samedi 29 octobre 2011

histoire - les premiers français à la Réunion

C'est la Compagnie des Indes orientales, créée par Colbert, qui donne le coup d'envoi de la colonisation de l'île Bourbon. En 1665, les premiers colons débarquent dans la baie de Saint Paul, baptisée à l'époque "baie du meilleur ancrage". A vrai dire, les premiers français avaient déjà débarqué en 1638, mais sans s'établir durablement. En 1663, la couronne de France décide de prendre définitivement possession des Mascareignes (la Réunion et Maurice, plus Rodrigue). Saint Paul deviendra ainsi la première capitale de l'île.
Face au cimetière marin de la ville, un site rappelle l'histoire de la colonisation, c'est la "grotte des premiers Français", interdite d'accès en raison d'un risque d'éboulement.


La caverne qui s'y trouve aurait abrité les premiers Français débarqués avec une dizaine d'esclaves malgaches. Les historiens divergent sur l'authenticité du lieu, mais je suis quand même allé voir ; l'ambiance "Robinson Crusoë" justifie à elle seule le déplacement, ça dégouline d'eau de source et de fougères, c'est aménagé et évidemment jonché de détritus, comme c'est habituel dans l'île hélas.

Le Maïdo brûle !

Le Maïdo est un piton (2 203 m) qui domine d'un côté la région ouest de la Réunion et les villes de Saint Paul et Saint Gilles, et d'autre part le cirque sauvage de Mafate, 1500 m plus bas en vue plongeante.

Son nom vient du malgache et veut dire "terre brûlée" ; trop bien nommé depuis 2010, date d'un premier incendie déjà sérieux ; cette année, à l'occasion de plusieurs journées venteuses de ces derniers jours d'octobre, un criminel a mis le feu à ses forêts splendides (cryptomerias, tamarins, mimosas) et à ses broussailles et maquis odorants ; le secteur du grand Bénard, plus au sud, est également ravagé... plus de mille hectares à l'heure qu'il est partent en fumée. C'est catastrophique pour le tourisme car le Maïdo est un site très fréquenté pour son panorama sur le cirque de Mafate à couper le souffle ; c'est aussi un spot de VTT et un lieu d'activités de loisirs (parapente, luge, quad et rando évidemment etc...) et la route pittoresque qui y mène offre aux visiteurs la découverte de distilleries de géraniums (à la Petite-France).


Le scénario incendie est connu de nous autres "azuréens", sauf qu'ici, pas de canadair ! c'est d'ailleurs une polémique qui s'enflamme, car les moyens manquent pour faire face à une telle catastrophe. Depuis des jours, lorsque je dirige le regard vers le sud-est, je remarque ce panache grisâtre qui se détache, sinistre et rabattu par les vents dans un ciel d'azur... la richesse floristique s'en va en fumée, et avec elle un pan de la biodivesité de cette île classée patrimoine de l'humanité par l'Unesco.
Lien : http://www.liberation.fr/terre/11011709-incendie-la-reunion-toujours-en-flammes#s1

dimanche 11 septembre 2011

Les "belles créoles"




Voici quelques photos de belles demeures créoles de la rue de Paris, l'axe de prestige à Saint Denis. Ces villas parfois imposantes exaltent le sens de la mise en scène. Il faut être vu, mais sans trop d'ostentation, il faut se faire désirer, se cacher tout en se montrant. Les grosses fortunes des cycles du café, du sucre et de l'importation ont fait édifier ces splendides villas urbaines. Les coquettes font semblant de se cacher derrière grilles et murs, mais on parvient désormais à les admirer, ce sont des pièces de valeur du patrimoine local.

Eid Mubarak !

Mercredi 31 août, à l'occasion d'une sortie à Saint Denis, j'ai eu l'occasion d'entrer dans la mosquée de Saint Denis, le jour de l'Aïd El Fitr, la fête de clôture du Ramadan. Cette mosquée Noor-e-Islam (lumière de l'Islam), située avenue du Maréchal Leclerc, la grande avenue commerçante en partie piétonne de la ville, est la plus ancienne de France !  Inaugurée en 1905, l'année même de l'adoption de la fameuse loi de séparation des Eglises et de l'Etat, est un haut lieu du culte musulman sunnite sur l'île ; il y en a d'autres ailleurs, moins importants cependant. Il est fréquent de croiser dans les rues de la préfecture de l'île des musulmans en djélabah, coiffés de leur petite calotte blanche. Me sentant dans une atmosphère de tolérance, je me suis risqué à pénétrer dans la mosquée, chose que je n'aurais jamais osé faire en métropole, je me serais senti "étranger" au milieu d'une population incomprise et elle-même étrangère. Un monsieur charmant dont la langue maternelle est le français standard, tout comme  moi, et qui se trouvait être le président d'une association locale de musulmans, m'a gentiment fait visiter la mosquée et m'a expliqué l'origine de l'Islam dans l'île ; il m'a même présenté à un imam, lequel n'a pas hésité à deviser avec un "infidèle" dans la simplicité et dans une attitude accueillante.

Pas d'intégristes à la Réunion, mais un islam fervent et tolérant. La religion s'est implantée dans l'île à l'occasion de l'arrivée des "engagés" des provinces indiennes d'origine. "L'engagisme" consistait, vers les années 1860, à recruter des travailleurs indiens souvent d'origine tamoule, et de religion hindoue, pour le travail de la canne à sucre. Les indo-pakistanais musulmans sont arrivés en même temps qu'eux, et sont aussi originaires de l'Inde, mais de régions différentes et avec lesquelles les contacts n'ont jamais été rompus. Ils sont arrivés le plus souvent comme commerçants, dans les tissus et l'habillement, ils étaient originaires de la province du Gujarat dans le nord ouest de l'Inde,entre Bombay et le Pakistan ; improprement, on les appelle ici les "Zarabes". Les Zarabes sont musulmans sunnites de rite hanafite et sont présents depuis près d'un siècle et demi ; leur importance économique est reconnue, malgré leur minorité numérique ; l'Islam à la Réunion est un phénomène essentiellement urbain.
En 1972, d'autres musulmans de Madagascar se sont exilés à la Réunion, ils sont de rite Chiites, mais la coexistence entre les deux courants de l'Islam se fait sans problème, contrairement à d'autres régions du monde. Les Comoriens et mahorais (Mayotte) sont des sunnites malékites arrivés plus récemment, ce sont des immigrés économiques, pas encore aussi bien intégrés que les vagues précédentes.

J'ai pu donc approcher une des caractéristiques de la société réunionnaise, sa culture multiple et diversifiée, comme le sont les racines des Réunionnais, dans un esprit de tolérance, et dans une cohabitation paisible des religions grâce aussi, je l'ai appris de la bouche des fidèles que j'ai rencontrés, une pratique régulière et profonde du dialogue inter religieux. Des traditions de divers horizons qui ailleurs se regardent en chien de faïence coexistent ici sans heurts, de quoi donner des leçons à de grands pays qui n'ont pas su atteindre une telle sagesse. Il va sans dire qu'ici, nos débats de métropole autour du respect de la sacro-sainte "laïcité" n'ont pas cours, cela ne scandalise personne de croiser des femmes voilées dans les lieux publics et dans la rue, et d'ailleurs il n'y en a pas beaucoup, sauf peut-être à Saint Louis, dans le sud. Ici, on refuse d'importer les querelles stériles que des hommes politiques peu attentifs aux réalités locales attisent à des fins bassement politiciennes. Personnellement, ici, je me sens tout à fait à l'aise au contact de "frères" musulmans, peut-être parce qu'ils sont parfaitement intégrés...

Un indice : à la Réunion, on fête le Nouvel An au moins quatre fois par an ! le 1er janvier évidemment, en février (nouvel an chinois), en avril (nouvel an tamoul), et à une date variable, le nouvel an musulman. Manière de passer la meilleure année qui soit...

Une autre fois, je vous parlerai des autres religions, au fil de mes découvertes.

Pour en savoir plus : http://reunionweb.org/decouverte/culture/religion/islam

samedi 3 septembre 2011

Cuisine réunionnaise - suite


Le "pâté créole" est une spécialité qu'on fait pour les fêtes, en particulier à Noël. Il s'agit d'une sorte de gâteau farci à la viande et parfumé à la Marie Brizard, un alcool anisé très prisé ici à la Réunion et utilisé en cuisine.
On ajoute aussi du "safran pays" qui n'est autre que le curcuma, épice fréquemment associée à la cuisine d'ici et qui donne une coloration jaune au gâteau.
Un peu "étouffe-chrétien" et riche (le saindoux entre dans sa composition), ce pâté se consomme soit en entrée, soit, étrangement, en dessert ; il accompagne parfois aussi la boisson chaude du petit déjeuner, et se conserve facilement plusieurs jours.
Madame Dupuy, la grand-mère, vraie créole à l'accent véritable, gardienne des recettes traditionnelle du patrimoine culinaire, m'a honoré de "son" pâté créole ; ici, la recette varie d'une famille à l'autre. On le trouve parfois farci à la papaye, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de goûter.

dimanche 28 août 2011

FABRIQUE FAMILIALE DE "SAMOUSSAS"

Dimanche - jour des familles à la Réunion. On se retrouve tous après une semaine active autour d'un repas créole ; le samoussa est de toutes les fêtes, mais sa confection est un peu longue, c'est pourquoi on profite du rassemblement dominical pour solliciter la contribution de tous. En fait, ce n'est pas tant la confection de (des) farce(s) qui demande du temps, mais plutôt le pliage efficace et artistique de ce petit ravioli en triangle d'origine indienne.
Ci- dessus, "Mumu" s'occupe de sceller les samoussas avec une colle à base de farine.
 Ci-dessous, le fruit de l'arbre à pain. C'est farineux, un peu lourd en purée, mais vraiment délicieux cuit avec un peu de beurre, de sucre et de vanille pour le dessert, on dirait de la chataîgne ! un régal.
 
Il faut préalablement découper des bandes de pâtes qu'on pliera pour obtenir le samoussa. Il y a deux écoles, celle de la galette de RIZ et celle de la galette de BLE. D'un stricte point de vue visuel, le blé donne des samoussas plus élégants et dorés comme une belle mulâtresse, plus appétissants à vrai dire.
L'opération de farcissure, un moment délicat.

Pour la farce, on peut varier les ingrédients : viande (boeuf, poulet), poisson, légumes... mais aussi fromage, jambon,  ...crevettes etc... au gré des humeurs et des fonds de frigo.
Voici donc qu'à l'initiative de Guilène, l'atelier "samoussas" se met en place, et toute la famille M. ,qui m'offre son hospitalité, se répartit les tâches pour confectionner en un temps pas trop long un maximum de samoussas qui seront consommés pour partie au déjeuner, le reste étant congelé pour régaler les invités débarquant à
l'impromptu. 
 
Nano se charge des farces : ça sera purée de fruit de l'arbre à pain avec hachis de boeuf mélangé à des cives (oignons verts), ail et épices ; jambon, purée de fruit pain, fromage ; hachis de boeuf seul.
D'autres réalisent la farcissure (eh oui, c'est dans le dictionnaire !), et en bout de chaîne il y a ceux chargés de sceller artistement les petits paquets. Je me suis essayé aux deux derniers ateliers, et je vous avoue que désormais "je maîtrise"... vous en aurez la preuve si vous venez un jour nous rendre visite. Un premier pas vers ma "créolisation" a été franchi... je me sens un peu plus intégré.

Un prochaine fois, je vous parlerai encore cuisine avec le fameux "pâté créole" et un peu d'histoire pour sortir des casseroles.

mercredi 24 août 2011

"Baleine en vue !"

Ce matin tôt, alors que je faisais mon footing sur le front de mer de Saint Paul, j'ai aperçu une baleine à bosses qui croisait tranquillement au large de la plage... spectacle inattendu mais paraît-il pas si rare à cette époque de l'année ; les cétacés de différentes espèces viennent se rassembler à proximité des côtes réunionnaises.
bises de richard





dimanche 21 août 2011

Bienvenue aux parents, ami(e)s et connaissances...

Parti devant, Richard vous enverra régulièrement des nouvelles de la petite famille ZANELLI de LABRIERE qui sera "réunie" sur l'île à partir du début octobre 2011. En attendant, découvrez cette "perle" de l'Océan Indien au fil des semaines, à travers l'expérience de Richard. En espérant biensûr que cela vous donnera l'irrésistible envie de passer nous voir (lorsque nous serons installés !!). BISES A TOUS