vendredi 6 janvier 2012

La Réunion : jardin d'Eden ?

Tout d'abord, une EXCELLENTE ANNEE à toutes et à tous, et pour 2012, inutile de trop vous interroger sur les voeux que nous formulons à votre intention... la suite vous les laissera imaginer.

L'entrée du Conservatoire, une ancienne propriété d'un puissant planteur de l'Ouest. La demeure elle-même mérite une visite.
Le Conservatoire national de Mascarin, situé dans les Hauts de Saint Leu, dans l'Ouest, est un immense jardin d'Eden où on a rassemblé tout ce que l'île compte comme patrimoine floristique à des fins d'étude, d'information du public et de protection et conservation. C'est unique et à voir absolument. La diversité des climats de "Bourbon" a permis l'acclimatation d'une quantité inimaginable d'espèces végétales, arbres, fleurs et cactées, provenant de tous les continents. Les arbres qualifiés de "bois" sont les espèces endémiques, on ne les rencontre qu'à la Réunion ; ainsi, il reste dans le Sud sauvage une forêt primaire intacte où l'on recense des essences uniques ; les "pieds" désignent les espèces d'arbres allochtones, importées et introduites par des botanistes, des planteurs ou par les migrants eux-mêmes (ceux en provenance d'Inde en particulier).
Finissons-en avec les discours et admirons....  Les espèces d'orchidées se comptent en dizaine de milliers.
Autant dire que c'est un paradis pour les botanistes et les amateurs de jolies plantes.
Un héliconium




Vous avez évidemment reconnu... la VANILLE, qui est une orchydée ! un esclave, Edmond Albius, au XIXe s., est à l'origine de la fécondation artificielle qui a ouvert à la culture de cette fleur qui nous donne tant de plaisir.




Fêtes de fin d'année à la Réunion


Comment vous décrire l'effervescence qui règne ici à la Réunion pour les fêtes de fin d'année ? Outre la frénésie de consommation qu'elles suscitent chez les Réunionnais, et qui marque l'importance qu'elles revêtent pour un peuple très porté à la fête et attaché à la famille, c'est la saison des fruits qui apportent l'indispensable note festive sur les tables des réveillons : les litchis sont incomparables ;  rien à voir avec les petits fruits gris acides et à la maturation inachevée dont les producteurs malgaches nous gratifient en métropole, ici, c'est le fruit de Noël, rubicon et juteux, à la chair délicatement parfumée, on ne s'en lasse pas ; pourtant, ce n'est pas une année à litchis à en croire les producteurs, ce qui explique le prix relativement élevé (3 à 4 euros / kg).

La mangue est l'autre fruit qui préside aux festivités : mangue carotte, mangue josé, la plus chère, mangue claudius, la malgache, et la délicieuse mangue "dévisse", la préférée des bricoleurs... on trouve aussi davantage de fruits de la passion, des cerises du Brésil (délicieuses myrtilles poussant sur des arbres), les mangoustans, toujours très chers mais irrésistibles, les corossols (ou sapotes) à la saveur délicate... un festival d'arômes et de couleurs.


Autre élément incontournable de ces fêtes : les pétards et feux d'artifice. Le 24 et le 31 décembre à minuit, une image de l'île prise d'un satellite pourrait laisser croire à une éruption générale ! la population converge vers les plages, celle des lagons dans l'Ouest, et l'on assiste alors à un feu nourri ininterrompu (20 minutes au passage de la nouvelle année !) de pétards mitraillettes, de fusées sifflantes, d'effets pyrotechniques en tous genres ; c'est d'ailleurs passablement dangereux et l'impact environnemental est réel, mais c'est beau, voire poétique, surtout grâce aux "lanternes magiques" qui peuplent la nuit de nouvelles étoiles ascendantes : ce sont des mongolfières qui s'élèvent assez haut avant de s'éteindre.
Que dire de ces familles qui dès la veille investissent le littoral  et y installent des campements complets avec barbecues, tentes, groupes électrogènes, et sono tonitruantes ? une telle prise de possession de l'espace public nous paraît impensable en métropole. Je commence à comprendre une loi de la Réunion : "la loi est relative et elle n'est pas faite pour être appliquée". Face à l'ampleur du phénomène qui relève de la tradition, les autorités sont impuissantes. Mentionnons au passage, que si les "bas" (la côte) a la préférence des gens dans le vent, les "hauts" ne sont pas en reste, et la fête se prolonge le soir du jour de l'an, qui résonne encore de pétards. Les étales des vendeurs d'articles pyrotechniques envahissent les trottoirs des villes, et même les petits budgets achètent !

Bien qu'on se trouve sous les tropiques, la topique de noël est bien présente... père Noël en traineau, avec ses rennes, sous une neige qu'une majorité de réunionnais n'a d'ailleurs jamais vue.

En définitive, nous avons passé ici des fêtes inattendues, c'est à voir une fois au moins et tout cela justifie de venir à "Bourbon" aussi pendant l'été austral.