jeudi 5 juillet 2012

Fêtes TAMOULES

Le char transportant la statue de la déesse
Maryamène, qu'on promène de la rivière
jusqu'au temple, à travers les rues de Saint André




Petit temple privé où se déroule la cérémonie
festive en l'honneur de Maryamène.
 Nous avons eu la chance d'être invités par une amie réunionnaise qui habite Saint Benoît (c'est dans l'Est de l'île) à l'occasion des fêtes tamoules célébrées en l'honneur de la déesse "Maryamène", c'était au mois de mai. Les "engagés" indiens arrivés à la Réunion après l'abolition de l'esclavage (1848) ont apporté avec eux leur tradition culinaire, qui constitue une part notoire du patrimoine culinaire réunionnais, et leurs traditions religieuses. Le renouveau identitaire, parfois interprété comme une réaction ou une manifestation de résistance à l'uniformisation culturelle induite par la mondialisation des échanges et la standardisation culturelle, ce renouveau se traduit par une pratique religieuse affichée sans ostentation mais sans complexes non plus. Tant mieux, car c'est un spectacle chatoyant, qui flatte tous les sens : les yeux, par la débauche de couleurs, tissus et fleurs, parures et décorum ; l'ouïe, par l'accompagnement "musical" (surtout des percussions... les tambours "casse-tympans") ; l'odorat, par les nuages d'encens qui accompagnent les rites ; le goût, car les offrandes (fruits, friandises) sont partagées et la fête se conclut par un repas communautaire pris sur des feuilles de bananiers en guise de vaisselle... pratique pour éviter de faire la vaisselle. Pour les couverts, on utilise la main (droite)... et là aussi c'est pratique (les enfants adorent qu'on les oblige à  manger avec les doigts !).
Le temple "malbar" de Saint Paul, Rue Saint Louis

La fête du CAVADEE, ici dans la rue devant le temple de SAINT PAUL, est précédée d'une période de privations et de purification (une sorte de Carême en quelque sorte) ; le jour de la fête, les pénitents en procession se font planter des aiguilles en divers endroit du corps et du visage et portent sur le dos une sorte d'autel portatif. Comme pour la marche du feu... c'est impressionnant. 

Des citrons sont suspendus aux crochets plantés dans le derme, ce n'est pas pour préparer le "ti punch", c'est pour rajouter un peu plus de souffrance...
La Réunion est un condensé de cultures provenant des quatre coins du monde... cela la rend assez unique ; tout le monde se respecte dans un climat de tolérance ; les traditions des autres, aussi étranges et surprenantes qu'elles paraissent ne prêtent pas à sourire, encore moins aux moqueries ou aux injures... que notre grande métropole s'en inspire, cette mère laïque.